Au Burundi comme ailleurs, l’usage de la drogue a été observé de tout temps et cela sur des motivations individuelles et/ou collectives. D’après les jeunes en suivi dans les services d’APEDEC pendant les six derniers mois, plusieurs facteurs peuvent conduire à la dépendance à la drogue notamment :
- l’influence des amis et de « la génération »
- l’esprit d’équipe
- l’envie de goûter
- le besoin d’énergie pour satisfaire son partenaire lors des relations sexuelles.
- le besoin d’affirmation sur ses pairs
- la fréquentation des boîtes de nuit
- vaincre les problèmes quotidiens
- le manque d’encadrement suite à la mort des parents
- les blessures dues au divorce des parents et les mauvaises relations avec les parents remariés
- la dilapidation de l’héritage familial au détriment des héritiers naturels par des parents proches
- la situation d’extrême pauvreté
- les antécédents d’emprisonnements arbitraires et abusifs
- l’expérimentation des scènes de violences horribles lors des conflits armés
- les antécédents des violences sexuelles pour les filles, etc.
Ainsi, la consommation excessive et abusive des drogues conduit à la pathologie appelée « la toxicomanie ». Et d’après l’expérience d’APEDEC, trois types de produits sont utilisés par nos jeunes :
- Les stimulants, qui accélèrent le processus normal de l’organisme, comme la cocaïne, les amphétamines, le café, les boissons énergisantes, le tabac, etc.
- Les hallucinogènes, qui altèrent les perceptions et le jugement, comme le LSD et le cannabis.
- Les dépresseurs, qui procurent une sensation de détente, comme l’alcool, les somnifères, les médicaments, etc.
Les jeunes toxicomanes qui viennent en consultation présentent les signes suivants de dépendance à la drogue :
- Modifications comportementales : La personne peut devenir irritable, impulsive, elle peut s’isoler et négliger son apparence et son hygiène, etc.
- Perte d’intérêt et la vision/considération générale des choses: la dépendance à la drogue modifie, du jour au lendemain, l’intérêt porté par une personne pour des activités et des loisirs autrefois appréciés. Il pose des actes antisociaux comme le vol, viol, passer des nuits à l’extérieur de chez eux, …
- Signes physiques : les toxicomanes ont souvent les yeux rouges ou les pupilles dilatées, un manque de sommeil, mais une grande fatigue, une bouche sèche et une confusion dans les paroles et les gestes, etc.
APEDEC s’intéresse à cette thématique parce que la dépendance aux drogues par nos jeunes affecte toutes les sphères de la vie. Et c’est la perte des familles et de la Nation. Ce trouble est dangereux autant pour la personne qui en souffre que pour son entourage. Cette pathologie touche les jeunes pauvres désespérés comme les enfants de la rue et paradoxalement les jeunes des familles nanties.
La recherche des solutions de récupération de ces enfants victimes des drogues passe par la combinaison des services communautaires et des services spécialisés de neuropsychiatrie. Le paquet voulu combine les services de suivi psychologique (écoute, éducation et conseils), ceux de prise des médicaments de désintoxication des drogues, les services d’internat des clients pendant un moment et ceux de réinsertion sociale avec un suivi-accompagnement après guérison pour éviter des rechutes.
C’est dans ce cadre qu’en plus de ses services ordinaires d’écoute, d’accompagnement et d’orientation, APEDEC compte ouvrir un Centre Psychomédical (CPM) pour la prise en charge globale des jeunes toxicomanes, en ajoutant la prise de médicaments et la réinsertion pour récupérer les jeunes et promouvoir leur santé mentale et physique.